Édition du lundi 3 mai 2010
Pour Philippe Laurent, les premières conclusions du rapport Carrez sont «prévisibles, logiques et équilibrées»
Philippe Laurent, maire de Sceaux et président de la commission des finances de lAssociation des maires de France, a estimé dans un communiqué que «les premières conclusions du rapport de Gilles Carrez sur la maîtrise des dépenses publiques locales étaient à la fois prévisibles, logiques et équilibrées». Pour le maire de Sceaux, «en mettant laccent sur la responsabilité de lEtat lui-même dans la progression des dépenses, notamment des départements et, pour partie, des communes, Gilles Carrez rétablit lobjectivité qui avait pu parfois être perdue de vue dans certaines déclarations musclées de tel ou tel ministre».
De même, «en établissant de façon nette que lidée dune norme dévolution de la dépense était à la fois juridiquement impossible et techniquement inefficace, le président du Comité des finances locales ne fait que confirmer ce que répètent depuis des années celles et ceux qui connaissent et pratiquent la gestion territoriale au quotidien.»
«La proposition du gel des dotations dEtat, si on ne peut que la regretter, ne nous surprend pas», poursuit Philippe Laurent.
Pour autant, il souhaite rappeler «quelques points fondamentaux de contexte quil faudra garder à lesprit au moment de la mise en uvre de cette politique de stagnation»:
«1. Le gel global doit impérativement saccompagner de la mise en oeuvre dune politique de péréquation plus déterminée.
2. Contrairement à ce qui est généralement affirmé, la dotation forfaitaire (part essentielle de la dotation globale de fonctionnement) na pas garanti le pouvoir dachat des communes par le passé. Ainsi, entre 2002 et 2009, cette dotation a globalement progressé de 10%, alors que linflation générale connaissait une augmentation de 12% et lindice des prix des dépenses communales, publié tous les trois mois par lAMF, progressait, lui, de plus de 21%.
3. Lexamen détaillé, sur le terrain, de lévolution de certaines dépenses montre quà lévidence, les communes et communautés comme les autres collectivités locales sont souvent venues en soutien, voire en substitution, de lEtat dans de nombreuses politiques publiques: sécurité, justice, accueil de la petite enfance, scolarisation des jeunes enfants, action sociale de proximité, financement du logement, grandes infrastructures, etc. Pire même, les méthodes choisies pour la RGPP ont parfois conduit les collectivités locales à assurer des services de base auparavant assurés par lEtat.
4. Le manque à gagner sur les dotations aura nécessairement, à un moment ou à un autre, des conséquences dabord sur la capacité dautofinancement des communes, puis sur le volume des investissements publics pourtant moteurs essentiels de la croissance en France et/ou sur le niveau de la dette publique locale, aujourdhui encore modéré.»
Enfin, Philippe Laurent rappelle que, «si les dépenses locales ont effectivement progressé, elles ont été jusquà maintenant sainement financées, notamment par la progression du produit des impôts locaux, soit grâce aux bases, soit par laugmentation de la pression fiscale. Les collectivités locales, il faut le répéter, ne sont en aucune manière comptables du "mauvais" déficit, celui qui concerne le fonctionnement. Au contraire, les élus locaux ont toujours su prendre leurs responsabilités: sils augmentaient leurs dépenses, ils prenaient aussi le risque de limpopularité de limpôt, au nom de ce quils estimaient être lintérêt général».
Pour lire le communiqué sur le blog de Philippe Laurent, voir lien ci-dessous.
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